Colza Reconnaître et corriger les carences en oligoéléments
Bien que présents à très faibles doses dans le sol, le bore et le molybdène participent, au même titre que l'azote, le phosphore ou le soufre, au développement du colza.
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Bore: mauvais remplissage des siliques
Le bore contribue à la formation et à la fertilité du pollen mais aussi à la croissance des jeunes tissus. Au maximum, il peut avoir 5 ou 6 q/ha d'incidence sur le rendement. Attention, car le risque de confusion avec des problèmes de gel, des attaques de charançon de la tige ou même une carence en soufre (siliques vides) est monnaie courante. «Il faut la concordance de plusieurs symptômes pour identifier le manque de bore sur colza», indique Luc Champolivier, du Cetiom (Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains).
Les différentes manifestations sont l'épaississement du pivot et du collet, la régression et la disparition des bourgeons terminaux (port buissonnant), des fentes longitudinales sur la tige en croissance active en «coups de rasoirs», le pincement de la tige sous les boutons floraux et de rares siliques peu fertiles en forme de crochet.
Essentiellement visible au printemps, la carence en bore s'observe surtout dans les sols calcaires et les limons chaulés avant colza. Le risque est accentué en cas de sécheresse printanière sur sols sableux.
Les apports d'automne pourront être valorisés sur des sols légers et très pauvres en bore. «Ce type d'apport reste malgré tout plus risqué en termes de réponse, précise Luc Champolivier. En présence de symptômes, il est donc recommandé d'appliquer 500 g/ha de bore sur le feuillage entre la reprise de végétation et les stades D1 et D2, au moment où les besoins de la plante sont les plus élevés.» Le pentaborate de soude (8 à 9 €/ha) est une des formes recommandées.
Molybdène: croissance réduite
«Les carences en molybdène s'observent à l'automne mais restent toutefois très anecdotiques», souligne Julien Charbonnaud, ingénieur en région Centre au Cetiom. Il concourt surtout à l'assimilation de l'azote dans les plantes. La présence de feuilles incurvées, unilobées et parfois fendues en deux dans le sens de la longueur, peut être le reflet d'une déficience. Au même titre d'ailleurs que des bourgeons terminaux détruits qui donnent place à de nouvelles ramifications, avec une impression de tallage.
Il faudra éviter la confusion avec des symptômes de phytotoxicité, notamment dus à des herbicides.Son assimilation augmente avec le pH. Des apports excessifs de sulfates peuvent donc nuire à son absorption. Principalement observée sur des sols légers et acides, mais aussi en sols argilo-calcaires, la carence est renforcée par temps froid et humide. Pour pallier ce problème, le Cetiom recommande d'apporter 50 g/ha de molybdène sur le feuillage au début du printemps.
Diagnostic foliaire possible«En présence d'une carence, un diagnostic foliaire est praticable. Effectué au stade D1 du colza (boutons accolés encore cachés par les feuilles terminales), il permettra d'identifier exactement quel élément est en cause et de corriger les années suivantes les manques mis en évidence. Il est toutefois assez délicat à interpréter et, pour s'assurer du résultat, il est préférable de prélever à la fois des limbes de plantes qui semblent avoir des carences et d'autres indemnes. Les différentes teneurs pourront ainsi être comparées. Dans les feuilles, les teneurs optimales en bore au stade D1 sont de 16 à 28 ppm (parties par million). En molybdène, elles sont comprises entre 0,5 et 0,7 ppm. |
Normes: teneurs dans le solLes teneurs en molybdène sont faibles (0,1 à 0,2 ppm) dans le sol et la transposition des résultats de l'analyse de sol assez délicate. Concernant le bore, l'interprétation des résultats doit obligatoirement tenir compte des caractéristiques du sol (type, pH, teneur en calcaire actif...). Un sol qui contient 0,3 à 0,8 ppm est bien pourvu. |
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